branche Guadagnin,  mes ancêtres,  outils

Premier essai de livre de famille

Dans un précédent article, j’avais parlé de mon intention de donner un rendu textuel à mes recherches sur les familles de Borso del Grappa, en utilisant les outils de type “livre de famille” proposés par certains éditeurs de logiciels de généalogie. Je suis depuis passée à l’essai grandeur nature, en choisissant l’un de ces outils et l’une des familles présentes à Borso depuis le début des registres paroissiaux.

Ce premier essai a donc débuté par deux choix : celui de la famille traitée et celui de l’outil utilisé.

La famille choisie : les Guadagnin

Contre toute attente, je n’ai pas décidé de commencer ce test avec la généalogie de mon patronyme. J’en ai choisi un autre pour débuter, qui ne m’est toutefois pas étranger puisque c’est celui de ma Nonna. La principale raison de ce choix réside dans le fait que le “fondateur” de cette famille à Borso est parfaitement identifié. Générer sa descendance patronymique par branche aboutit donc à un texte qui inclut tous les descendants connus à ce jour. Une autre raison est que je sais que certains membres de cette famille sont déjà prêts à me relire pour me donner leurs impressions (avis aux Cioin qui lisent ces lignes 😉 ).

L’outil choisi : Filiatus

Dans un premier temps, j’avais testé l’outil Génopresse ainsi que les services en ligne de Patronomia et MyHeritage (ce dernier pour l’italien). Par l’intermédiaire de mes contacts avec la société Patronomia, j’ai depuis testé également Filiatus. Filiatus et Génopresse proposent des services très proches en matière de “rendu textuel” d’un fichier gedcom et à ce stade je ne saurais conseiller plutôt l’un ou l’autre.

Si pour ce premier essai en grandeur réelle j’ai finalement opté pour Filiatus, c’est à cause de la présentation des tableaux généalogiques et du format final qui génère beaucoup moins de pages que Génopresse, à contenu informationnel égal. Mais c’est un essai, je ne sais si je maintiendrai ce choix pour la suite.

Avec Filiatus, j’aurais pu choisir de générer un texte détaillant la descendance du fondateur de la branche GUADAGNIN à la fois du côté des hommes que de celui des femmes. C’est d’ailleurs ce que je pensais faire au départ, car pour moi la généalogie ne concerne pas uniquement la transmission d’un patronyme par la lignée agnatique. J’y ai finalement renoncé car le nombre de pages aurait été beaucoup plus important et parce que les branches familiales des femmes devraient être traitées dans les chapitres relatifs à leur patronyme.

Après avoir installé Filiatus V5 sur mon PC, j’y ai chargé le gedcom global de la généalogie de Borso del Grappa, afin que tous les liens familiaux soient pris en compte dans le calcul des cousinages entre époux. J’ai choisi de garder la particule avant le patronyme, ce qui a son importance pour une généalogie italienne, comme on le verra plus loin. Après avoir sélectionné la personne souche du chapitre, j’ai donc lancé la génération d’une génération “patronymique par branche” (d’autres choix sont possibles : par génération, en arborescence, par ordre alphabétique). Parmi les autres paramètres, j’ai demandé la prise en compte des liens entre époux jusqu’au VIe degré canonique, la non prise en compte des personnes ayant vécu après 1943, et la prise en compte des surnoms, paramètre très important dans le cas qui m’intéresse à cause des surnoms patronymiques ou mende.
Un clic et quelques minutes plus tard, je pouvais ouvrir le fichier (format .rdf) avec un éditeur de texte (MS/Word ou LibreOffice). Le texte m’a semblé agréable à lire, avec toutefois quelques petits “bémols” :

  • production de formules du type “né/née vers/le… et décède le….”. J’ai dû réviser tous les “décède” pour les remplacer par “décédé/décédée” quand c’était nécessaire.
  • les unions sont parfois décrites par “ép, avec”, raccourci peu clair et qui plus est mal formé. J’ai remplacé par “s’unit avec”.
  • toujours pour les unions, la formule générée est parfois “mariés/unis civilement” ou “mariés/unis religieusement” alors que rien dans le gedcom n’indique si le mariage a été civil ou religieux.
  • génération de doubles espaces après les lettres accentuées et les exposants, que j’ai dû corriger
  • les lieux sont indexés par l’élément le plus précis (nom de la commune par exemple). Cela peut être suffisant quand tous les événements se sont déroulés au même endroit où dans un périmètre très restreint, mais je pense que ça peut manquer de clarté pour le lecteur. J’ai décidé d’ajouter le pays quand il ne s’agissait pas de l’Italie.

Deux particularités de mon gedcom italien sont en outre mal gérées par Filiatus :

  • les surnoms ne sont pas prise en compte dans les tableaux, et les surnoms des conjoints ne sont pas pris en compte non plus dans le texte. Or même aujourd’hui les familles de Borso se définissent plus par leur ménda que par leur patronyme.
  • Les éléments de type “De, Di, Dal…” qui débutent certains patronymes sont considérés par Filiatus comme des “particules à la française”, ce qui n’est pas le cas. Ils font partie intégrante du patronyme et ne doivent jamais être rejetés en fin de nom (ce que j’avais pu préciser dans le paramétrage initial), mais ils ne doivent non plus pas être mis en minuscule (cas de l’index) ni encore moins omis (cas des tableaux ou des titres du descriptif des branches).

J’ai donc dû intervenir un peu sur le fond et la forme, avant de décider que j’étais satisfaite du résultat. Mais je considère cela comme relativement normal car je sais par expérience que le résultat de tout système de traitement automatique de la langue est imparfait et nécessite une phase de relecture humaine avant publication.

J’en ai aussi profité pour insérer dans le texte quelques images d’actes et une préface reprenant les informations publiées dans l’article de mon #ChallengeAZ de 2017 consacré à ce patronyme.
Une fois le résultat finalisé, je suis passée à l’étape suivante : la traduction de l’ensemble en italien.

In italiano per piacere!

Aperçu de la macro VBA

Puisque je pense que mon travail généalogique intéresse plus les Italiens que les Français, je ne peux m’affranchir de produire une version italienne du texte produit par Filiatus. Les formules générées étant assez formatées et répétitives, je me suis tournée logiquement vers une procédure systématique de type “rechercher-remplacer”. Mais puisque j’envisage de renouveler l’opération avec d’autres branches et que je souhaite éviter d’avoir à tout recommencer chaque fois, j’ai pensé à l’utilisation des macros VBA (Visual Basic for Applications). Petit détail : je ne connaissais ces petites bêtes que de nom avant cette expérience, mais elles sont somme toute assez faciles à domestiquer.

L’exercice a donc consisté pour moi à identifier dans le texte français tous les éléments de phraséologie créés par Filiatus pour relier les données du gedcom, à choisir comment les exprimer en italien, et à coder le tout sous une forme “rechercher-remplacer” dans la macro VBA.
Cela m’a coûté un nombre incalculable d’essais et d’allers-retours, car il est impossible d’imaginer a priori les effets d’un choix de remplacement sur le texte généré.

L’ordre de traitement des actions revêt lui aussi une grande importance, par exemple :

  • Si on traite les nombres “dix” et “sept” avant de traiter le nombre “dix-sept”, ce dernier sera traduit en italien par “dieci-sette” au lieu de “diciasette”.
  • Si on traite “est baptisé” avant “est baptisée”, on obtiendra pour la seconde portion de phrase “è battezzatoe”.

Une procédure de “recherche-remplacer” n’est parfois pas suffisante, du fait des différences entre le français et l’italien. Par exemple l’article indéfini français “un” prend deux formes en italien (un et uno) selon la première lettre ou syllabe du nom qui suit. J’ai choisi de générer un car c’est le cas le plus fréquent, mais là encore il faudra relire le tout à la fin.

J’ai conçu cette macro sur la base du texte produit par Filiatus pour les choix de rendu et de famille que j’avais faits. Elle serait donc certainement à compléter pour d’autres types de présentations et d’autres branches du gedcom. Mais ce qui est fait n’est plus à faire et je compte bien m’en resservir à l’avenir ! Et si elle intéresse quelqu’un… je l’ai déposée ici.

Pour voir le résultat (fichiers pdf), cliquez sur l’une des images ci-dessous :

Version française
Versione italiana

 

18 commentaires

  • wurtzele1

    Bravo, j’aime bien la couverture sobre et efficace. C’est un exercice auquel je désire me soumettre un jour, mais à la lecture de votre billet, il semble que les contraintes étaient nombreuses et puis filiatus n’existe que pour Windows… J’avais essayé dans Gramps le plug-in permettant de créer un cahier de ce type, mais le résultat y est détestablement robotisé. On peut l’éditer dans open office, mais il n’est pas mieux que Filiatus. Je rêve d’une solution qui offre une mise en page professionnelle, des exemples de mise-en-page automatisés qui gère des tableaux et des filtres pour uniformiser les images dans un rendu élégant. C’est techniquement faisable… j’ignore si un tel logiciel existe.

  • wurtzele1

    Généopresse semble un logiciel prometteur, mais non seulement ils ne font pas l’effort de le convertir pour d’autres systèmes d’exploitation, mais il nécessite également l’installation de Word ce qui est gênant quand on pense aux nombreux utilisateurs d’OpenOffice. Donc, même avec un émulateur.., il me faut encore installer microsoft Word. Il n’y à aucun choix pour des templates et des filtres. Je me demande pourquoi les bons logiciels de PAO n’intègrent pas une fonction d’importation de gedcom.., ils seraient les mieux placés pour offrir un service de ce type!

  • Osvaldo Benedetti

    Buongiorno, mi chiamo Osvaldo Benedetti, sono tra i pochi Italiani che usa Heredis, che non usa l’Italiano. Quindi la sua esperienza con la macro VBA mi interessa moltissimo. Se come dice è disponibile a condividerla la cosa mi farebbe molto piacere. Nel caso posso ricambiare in qualche modo.

  • Patronomia

    Votre compte-rendu est bien écrit, on sent l’esprit scientifique de son auteur 😉
    Et bravo pour la macro de traduction en italien, c’est une excellente initiative.
    On est en plein dans l’esprit “collaboratif” de la généalogie.

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