acte insolite

  • Choix de mots pour la mort

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    Le XXe siècle et ses registres pré-imprimés ont mis un terme à la liberté qu’avaient les prêtres pour parler de la mort. Auparavant, les pages vierges des registres leur permettaient d’exprimer leur manière de voir ce passage, ou cette fin selon les façons de considérer les choses.

    A la lecture des pages des registres de décès de Borso, j’ai découvert qu’au fil des époques les prêtres avaient fait preuve d’une certaine imagination pour parler de la mort, réussissant le plus souvent à ne pas la nommer.
    Voici un florilège des formules que j’ai rencontrées, assorti d’une traduction et de quelques commentaires.

  • X comme mère inconnue… mais père déclarant

    Les enfants nés de mère inconnue et abandonnés à la naissance ne sont malheureusement pas rares dans les registres de baptême. Mais en cherchant parmi les registres d’état civil de Càorle ou Eraclea, dans la province de Venise, j’ai trouvé plusieurs cas originaux d’enfants nés de mère inconnue (ou plus précisément non identifiée nommément sur l’acte) mais reconnus et déclarés par leur père.

  • U comme Urgence du baptême

    «Les enfants qui meurent sans recevoir le baptême ne peuvent aller au ciel. N’ayant pas commis de péchés personnels, ils ne sont pas soumis aux peines sensibles, ils ne brûlent pas dans le purgatoire ou dans l’enfer; mais ils vont dans les limbes. La perspective n’en est pas moins douloureuse et tragique; ils y subissent, en effet, la peine essentielle des damnés, qui est l’éternelle privation de la vue de Dieu.»*

    Ces quelques phrases suffisent à expliquer l’urgence pour les catholiques à administrer le baptême à un enfant venant de naître, afin de le préserver de l’errance infinie dans les limbes qu’il subirait s’il venait à mourir avant d’avoir été baptisé. Jusqu’au XXe siècle, la crainte des parents face à ce danger était d’autant plus grande que la survie des nouveau-nés dans les heures et les jours qui suivaient la naissance était très hypothétique.