Lieux d'émigration,  mes ancêtres

D comme Dordogne

Eglise Notre Dame de Sanilhac (24)
Eglise Notre Dame de Sanilhac (24)

Au début du XXe siècle, en partie du fait des conséquences de la première guerre mondiale sur la démographie et la natalité, le Sud-Ouest de la France subit une désertification rurale. L’agriculture est en déclin et manque sérieusement de bras. A la demande des syndicats d’agriculteurs d’Aquitaine, l’État français décide donc d’aller chercher de la main-d’œuvre à l’étranger, et en particulier dans la péninsule italienne.

Eglise Notre Dame de l’Assomption de Trelissac (24)
Eglise Notre Dame de l’Assomption de Trelissac (24)

Eglise Notre Dame de l’Assomption de Trelissac (24)
Eglise Notre Dame de l’Assomption de Trelissac (24)


En 1923, un Office régional de la main-d’œuvre agricole est ouvert au consulat d’Italie à Toulouse. En 1924, la Confédération des associations agricoles pour les régions Languedoc, Gascogne, Pyrénées installe un comité régional de la main-d’œuvre agricole, dont le spécialiste du recrutement déclare que “l’Italien est, de tous les ouvriers agricoles étrangers, celui qui, par ses habitudes et par sa race, se rapproche le plus de nous“*.
Dans le même temps, les quotas d’immigrés qui commencent à être imposés outre-atlantique ou les périodes de récession, comme en Argentine, ferment aux Italiens les portes de pays vers lesquels ils sont massivement partis depuis la fin du XIXe siècle. Pourtant la première guerre mondiale a fait des ravages en Italie du nord, en particulier dans le Frioul, ce qui pousse les populations au départ. La montée du fascisme crée également un flux d’opposants politiques qui désirent fuir l’Italie.

L’Aquitaine va donc connaître un afflux massif d’immigrés italiens : près de 80.000 d’entre-eux arrivent en effet dans la région, pour la plupart venus du nord de l’Italie. Cet élan sera néanmoins stoppé à partir de 1926 par Mussolini, qui instaure une politique nationaliste et nataliste passant par la restriction drastique de l’expatriation des Italiens.

Dordogne
Statistiques illustrant la part des travailleurs agricoles Italiens dans les départements du sud-ouest de la France entre 1924 et 1926 [Immigrés d’Italie et paysans de France, 1920-1944*]
Eglise Notre Dame de l’Assomption de Trelissac (24)
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Eglise Saint Etienne de Gout-Rossignol
Eglise Saint Etienne de Gout-Rossignol (24)

Parmi les cinq enfants d’Antonio Vedovotto et Teresa Andreatta, respectivement frère de mon arrière grand-père et sœur de mon arrière grand-mère, puisque les deux sœurs avaient épousé deux frères, quatre ont quitté Borso pour émigrer en Dordogne avant la seconde guerre mondiale.
A l’heure où j’écris ces lignes, j’ignore ce qui a motivé précisément ces frères et sœurs à partir vers le sud-ouest de la France, mais il est très vraisemblable qu’ils ont suivi le grand courant de migration évoqué ci-dessus. Ils se sont en effet installés dans des villages ruraux, comme Trélissac, Notre-dame de Sanilhac ou Gout-Rossignol. Leurs descendants y résident encore et certains y sont même agriculteurs.

En savoir plus :
* Immigrés d’Italie et paysans de France, 1920-1944
Les Italiens dans l’agriculture du Sud-Ouest
De l’Italie à l’Aquitaine
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