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La fin des microfilms de FamilySearch, une bonne nouvelle ?

L’information était connue des initiés depuis un certain temps. Sur la version française du blog de FamilySearch, la nouvelle est tombée le 28 juin dernier :

FamilySearch a réalisé d’importants progrès dans la numérisation de ses vastes collections de microfilms, rendant l’accès aux archives de plus en plus facile. Ces progrès, associés aux changements dans l’industrie du microfilm, font qu’il est maintenant possible et même nécessaire de mettre fin aux services de distribution de microfilms.

Si l’on ne peut que se réjouir des progrès techniques dans le domaine de la numérisation, cette décision sera-t-elle réellement un progrès pour les généalogistes ?

Jusque là, il existait un service payant permettant de réserver des microfilms pour aller les consulter dans un “centre d’histoire familiale” des Mormons. C’est ce service qui va cesser d’exister à compter du 31 août 2017*. En contrepartie, FamilySearch annonce que tous les microfilms auront été numérisés en 2020, le travail commençant avec les plus demandés en prêt.

* edit du 30/08/2017 : la date limite a été repoussée au 07/09/2017

La nouvelle de la numérisation des microfilms en a rendu certains euphoriques :


J’avoue être encore dubitative et, de ce fait, ne pas partager cet enthousiasme…

Numérisé ne signifie pas accessible de son fauteuil

Ma première réserve réside dans le fait que, d’ici à 2020, les registres qui seront encore uniquement sous forme de microfilms deviendront inaccessibles. Et qui peut prévoir avec certitude que l’échéance de 2020 sera respectée ?
En ce qui concerne les recherches généalogiques en Italie, il est vrai que l’accord conclu entre FamilySearch et les Archives italiennes (DGA) a permis la mise en ligne progressive de plus en plus d’images de registres sur le portail Antenati, depuis son lancement fin 2011.
Mais malgré tout, il reste encore beaucoup à faire pour numériser la totalité du fonds de l’état civil déposé auprès des Archivio di Stato. La numérisation des microfilms existants ne risque-t-elle pas de devenir prioritaire sur celle des nouveaux registres ?

D’autre part, “registre numérique” n’est pas synonyme d’accès universel. Tous les microfilms numérisés ne seront pas consultables “en ligne, gratuitement, par chacun, depuis son fauteuil”. Seuls seront dans ce cas les microfilms pour lesquels un accord aura été conclu entre FamilySearch et l’organisme propriétaire des archives.

Pour les autres :

  • soit une diffusion restreinte sera autorisée. Dans ce cas il faudra se rendre dans un des quelque 5000 centres d’histoire familiale des Mormons pour les visionner (gratuitement ?), comme actuellement pour les microfilms ou les images des registres italiens par ailleurs visibles sur Antenati.
    Les “bibliothèque affiliées” n’y auront par contre pas droit. Les images numérisées ne pourront donc pas être consultées dans certaines archives départementales ou bibliothèques françaises, comme c’était le cas pour les microfilms. Sous réserve d’en obtenir l’autorisation, les centres d’histoire familiale ainsi que les bibliothèques affiliées pourront toutefois conserver les collections de microfilms qui sont déjà en leur possession.
  • soit aucun accord ne pourra être conclu et les microfilms en question ne seront pas numérisés. Les documents qu’ils contiennent resteront donc à jamais inaccessibles, y compris sous leur forme actuelle microfilmée. Dans ce cas, la décision de FamilySearch va aboutir à une perte de service pour les utilisateurs.

Or il se trouve que, par un miracle que je ne me suis jamais expliqué, certains registres paroissiaux catholiques italiens ont été microfilmés.

Par exemple :

Vous allez peut-être me trouver pessimiste, mais je m’interroge : négocier un accord avec l’église catholique italienne pour qu’ils soient numérisés va-t-il être possible, même avec une diffusion restreinte ?
Un petit espoir cependant, car certains ont déjà été numérisés (avec ou sans diffusion restreinte) :

Si l’objectif de FamilySearch avait été de prendre un virage technologique au bénéfice de ses utilisateurs, la transition aurait pu être réalisée en douceur, en ne stoppant par exemple la livraison d’un microfilm qu’à partir du moment où il a été numérisé et en permettant toujours de réserver ceux qui ne pourront pas être numérisés.

Mais de tout évidence, l’objectif visé dépasse l’intérêt du généalogiste. L’avenir nous dira si ce changement est pour le meilleur.

En savoir plus

 

 

16 Comments

  • Annick H.

    Tout ce que vous dites est juste. Même les films numérisés qui devaient être commandés dans le passé (et peut-être même pas tous), ne seront consultables que dans les centres de famille des Mormons sur leurs ordinateurs. Le problème est surtout avec les bibliothèques affiliées, car leurs heures d’ouverture sont beaucoup plus importantes que celles des centres Mormons qui sont opérés par des volontaires seulement. Au Texas aussi les généalogistes poussent les hauts cris et les volontaires que je connais ne savent pas encore vraiment comment tout cela va se passer. C’est moi qui ai même donné la nouvelle à une de mes amies volontaire qui était furieuse car le directeur du Centre ne leur avait absolument rien dit. Et la CNIL dans tout ça? Je me demande comment l’accès va encore être encore plus réduit à cause de ce changement.
    Pour l’arrêt immédiat des prêts de films, Family Search a décidé que c’est trop cher de maintenir les lecteurs de films qui sont devenus pratiquement obsolètes.

    • venarbol

      Merci pour ce témoignage qui éclaire mon article. J’ai lu des commentaires très inquiets sur différents forums américains. Cette décision ne semble pas faire l’unanimité, c’est le moins que l’on puisse dire…

  • jmg013

    On a du mal à admettre que les Mormons, pourtant à la pointe du progrès d’habitude, mettent autant de freins à la diffusion des registres paroissiaux sur internet. Je n’ai pas l’intention d’aller à Salt Lake City, ville sans café et sans whisky.

    • venarbol

      Pour ce qui concerne les registres paroissiaux italiens, ce ne sont pas les Mormons qui mettent un frein à leur diffusion, ce sont les autorités catholiques italiennes. Elles sont très frileuses dans ce domaine d’une manière générale, mais encore plus lorsqu’il s’agit des Mormons, dont elles craignent plus que tout qu’ils ne baptisent toutes leurs ouailles…

  • Bigaran

    J’avais un doute , il faudra toujours se déplacer , Et en plus il y aura certainement moins de choix . Le seul point positif c’est que la lecture sera plus aisée .

    • venarbol

      Merci d’être passée sur mon blog. Une lecture plus aisée certainement, car il est vrai qu’on s’arrachait les yeux avec les microfilms. J’espère très égoïstement que pour l’Italie il n’y aura pas moins de choix…

  • Emma

    Bonjour,
    Je ne pense pas que les autorités catholiques rechignent à la diffusion des registres paroissiaux par peur qu’ils soient baptisés par les Mormons. Il s’agit de registres catholiques, donc de personnes forcément baptisées dans la foi catholique. Le sacrement du baptême n’est pas “effaçable”. Donc quoi que fasse un Mormon avec ses ancêtres/registres/bobines de microfilms, au regard des instances catholiques, un baptisé reste baptisé.
    Cordialement.

  • herranz

    Bonjour ,,,le probleme c’est en espagne avec la region de SEGOVIA OU IL EST TOUJOURS IMPOSSIBLE de consulter les documents sur internet , d’autre part il refuse aussi de vendre des copies de microfilms .Ils ne repondent pas aux courriers pour donner une a ce refus ……….L’eglise c’est le partage et bien pas dans cette region d’espagne..
    Cordialement

  • Nicole bigaran

    Ce serait tellement plus simple de mettre tout en ligne . Comme ça on ennuierai plus les diocèses pour une recherche . Mais hélas l’eglise Catholique ne donne pas des consignes strictes au diocèse . En Italie , c’est différent à chaque diocèse . Et différents aussi dans chaque Comune pour les états civils . Il y’a des communes qui ne veulent rien mettre en ligne et d’autres qui mettent tout en ligne . c’est à ne rien comprendre . En France on a pas de problème .

    • venarbol

      Ce ne sont pas les communes italiennes qui décident ou non de mettre leurs archives en ligne, ce sont les archives d’état. Et ça se fait petit à petit. En France non plus tout n’a pas été mis en ligne en une journée, il y a même encore quelques départements où rien n’est en ligne. Il faut arrêter de dire “c’est mieux en France”. L’histoire de chaque pays est différente, et les conditions de consultation et de publication en découlent. En Italie il n’y a pas eu de “révolution française” et les registres paroissiaux n’ont pas été “nationalisés” comme en France. Et les archives paroissiales françaises post-révolutionnaires ne sont pas plus mises en ligne par les évêchés français que par les évêchés italiens !

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