rituale romanum
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Une quête d’états d’âmes…

Dans le cadre du Mois Geneatech, lancé par la communauté GeneaTech, des défis d’écritures sont proposés aux généablogueurs. Pour la première semaine de février, le thème est “présenter une source peu connue”. J’ai choisi de parler ici d’un registre paroissial un peu particulier.

Quand le généalogiste pense “registres paroissiaux”, il pense essentiellement “BMS”, c’est à dire “baptême, mariage, sépulture”. Les prêtres devaient pourtant tenir d’autres registres, comme celui des confirmations (cresime en italien) ou celui qui est le sujet de cet article : le Stato delle anime, ou Liber Status animarum en latin, soit le livre de “l’état des âmes”.

Issu du Rituale Romanum

Si c’est le Concile de Trente qui instaura en 1563 l’obligation pour les prêtres de tenir des registres de baptême, mariage puis sépulture, la création du Liber Status Animarum ou Status Animarum est plus tardive, issue du Rituale Romanum publié en 1614 par le pape Paul V.
A l’origine conçu comme un recueil de la situation de chaque paroissien vis-à-vis de la confession et de la communion, l’état des âmes est devenu peu à peu un recensement des foyers puisqu’il en listait chaque membre.
Le prêtre devait mettre à jour ce registre au moins un fois par an. L’occasion était souvent la période qui précédait Pâques, durant laquelle il visitait tous les foyers pour bénir les maisons et vérifier que ses paroissiens s’étaient bien confessés et pourraient donc communier à Pâques, ou pour donner la confession et la communion à ceux qui ne pouvaient se déplacer. Le rituel catholique prévoit en effet que les fidèles se confessent et communient au moins une fois par an, à l’occasion des fêtes Pascales.

Extrait du stato d'anime de 1802 de Romano d'Ezzelino
Extrait du stato d’anime de 1802 de Romano d’Ezzelino

Un recensement avant l’heure

Outre le nom du chef de famille, ceux de son épouse, de ses enfants et de toutes les personnes vivant dans le foyer, avec leur âge et leur lien avec le chef de famille, le registre de l’état des âmes ne mentionnait au départ que leur statut vis-à-vis de la confession, la communion et la confirmation. Les prêtres l’indiquait souvent avec des codes (C, Cr, Ch, …) ou en toutes lettres. La forme varie d’une paroisse à une autre, chaque prêtre ayant sa façon d’interpréter la consigne. L’ordre de présentation des familles dans le registre peut être alphabétique ou géré en fonction de la localisation de la maison dans la paroisse, selon le parcours suivi par le prêtre pour visiter chaque foyer.

Le contenu de ces registres a évolué avec les époques : il est plus riche en informations au XIXe s, où des livres pré-imprimés ont été proposé aux prêtres, qu’au XVIe s. Il peut ainsi mentionner l’adresse de la maison avec frazione ou contrada (hameau ou lieu-dit), les surnoms des familles, les dates de naissance, mariage, décès, les professions, les départs vers d’autres paroisses… Certains prêtres y notent même parfois les opinions politiques de leurs paroissiens ou des événements climatiques et historiques ayant marqué leur paroisse.

Au début du volume du Stato d’anime débuté en 1879 à Borso, le prêtre a créé un index qui détaille les surnoms des familles de la paroisse (colonne sopranome)

Une source rare et précieuse

Malgré leur hétérogénéité, les registres d’état des âmes sont des sources très intéressantes pour une généalogie italienne. Ils peuvent contenir des informations non répertoriées dans les actes paroissiaux et pallier la disparition des registres BMS. Les plus anciens concernent en outre des périodes où l’état civil et les recensements civils étaient inexistants en Italie. Malheureusement, les obligations de tenue et de conservation de ces registres n’ont pas toujours été respectées par les prêtres. Dans certaines paroisses les plus anciens ont été détruits, car ils décrivaient un état de la communauté jugé périmé.

Dans cette page du Stato d’anime de Borso, une famille a été rayée d’une croix par le prêtre car elle a quitté sa paroisse. Il a précisé son point de chute (vague !) avec la mention “emigro in America” dans la colonne des annotations.

Lorsqu’ils existent encore, ils sont parfois un peu déconsidérés dans les archives paroissiales et relégués au fond d’un placard. Si vous avez la chance de voir s’ouvrir pour vous un jour les portes des archives de la paroisse de vos ancêtres, demandez à consulter l’état des âmes et cherchez-y les familles qui vous concernent. Si vous êtes chanceux, vous y trouverez rassemblée sur une seule page une masse de renseignements. Il faudra bien sûr vérifier ensuite les noms et dates, en consultant les registres BMS, car des informations enregistrées dans l’état des âmes peuvent être erronées. Mais il est plus facile de feuilleter les registres BMS avec l’idée précise de ce que l’on cherche, plutôt que de tourner les pages une à une en s’efforçant de tout déchiffrer pour essayer de ne rien rater.

Rarement en ligne

C’est malheureusement une évidence d’écrire que les registres paroissiaux italiens de type BMS sont encore très rarement consultables en ligne, et ça l’est encore plus pour les états des âmes.
Sur FamilySearch, où sont pourtant publiés certains documents paroissiaux, très rares sont les paroisses pour lesquelles le Stato delle anime a été numérisé. Il faut chercher ces registres au sein de ceux enregistrés pour une paroisse. Certains sont également enregistrés dans des collections spécifiques, par exemple :

Extrait du Stato d’anime de 1837 pour la paroisse San Pietro de Ferentillo (TE).
Les informations enregistrées sont sommaires mais fournissent la composition des familles et l’âge des membres. (Source FamilySearch)

Des images de registres d’état des âmes ou des index de ces registres commencent à être déposés sur les sites de partage GeneaIndex et Italian Parish Records. Pour les trouver, lancez une recherche dans le moteur de recherche de ces sites avec la requête “stato anime”.

Extrait de l’index du Stato d’anime de 1825 pour la paroisse San Albino de Commessagio (MN) (source GeneaIndex)

Ces registres sont rares mais précieux, ne passez pas à côté sans les consulter, si vous en avez l’occasion.

11 Comments

  • Brigitte VANIN

    Bonjour,

    Je m’appelle Brigitte VANIN, fille de Armand Vanin né le 14 04 1936 à chambéry , fil de Giusseppe VANIN né le 08 04 1899 à Cimond del Grappa Italie.
    Je suis à la recherche de mes ancêtres Italiens de la commune de CISMOND DEL GRAPPA ( VALBRENTA depuis 2019)
    Peut être pouvez vous m’aider ?
    Cordialement,
    Brigitte VANIN

    • venarbol

      Bonjour,
      Merci pour votre visite.
      Je suis une généalogiste amateur et ne fait pas de recherches pour des tiers via ce blog. Pour obtenir de l’aide, posez votre question dans les forums “Italie” de Généanet ou de Filae, ou dans des groupes Facebook dédiés à la généalogie italienne.

  • antoinette viceconte

    JE RECHERCHE LA FAMILLE TRANI …..
    EN EFFET ILS ETAIT 15 FREReS ET SOEUR..
    MA GRAND MERE A IMMIGREE EN FRANCE (saveria trani) ne en 1915…….
    merci si vous avez des informations
    la famille est partie de calabre

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