Variantes et surnoms

Je pense ne pas me tromper beaucoup en disant qu’à travers le monde (hormis en Italie) tous les porteurs du patronyme Vedovotto s’accordent sur un point : il est très rare que leur nom soit écrit ou lu correctement par une personne qui le rencontre pour la première fois. Ma mère en avait un jour listé de tête une trentaine de variantes différentes, entendues ou lues sur des courriers reçus.
Au cours de mes pérégrinations sur internet, j’ai pu constater que les Américains avaient autant de mal que les Français avec ce patronyme. Dans les divers documents examinés, je l’ai vu écrit Vedovatto, Vedovoto, Vedotto… Au Brésil, il a été transformé en Vedovoto, simplification introduite par un employé de l’état civil, ou en Veduvoto, écriture plus conforme à la prononciation locale.
Mais l’avantage de rechercher des informations sur des personnes portant un nom aussi peu répandu, c’est que même lorsqu’on trouve quelque chose qui ne fait que s’en approcher phonétiquement, il s’agit presque toujours d’une bonne piste !
Les actes d’état civil enregistrés à Borso montrent eux mêmes des variantes : Vedovotto, Vedovoto, Vedootto, Vedooto… Il a fallu quelques siècles pour que la graphie actuelle se pérennise. Avant cela, les formes sont diverses, issues de la langue vénitienne ou des abréviations utilisées par les prêtres.

En voici un petit florilège :

1602 : orthographe actuelle sans majuscule et écriture très lisible
1610 : un seul t, mais écrit en entier
1616 : la fin est abrégée
1642 : l’œil aguerri d’un spécialiste est indispensable pour reconnaître Vedovotto dans cette version qui tient plus du parafe !
1644 : retour de l’orthographe la plus riche, avec une majuscule
1790 : le “v” inutile, car éludé par la prononciation vénitienne, est absent. Mais les deux “t” restent
1811 : le strict nécessaire, sans “v” et avec un seul “t”
Paesan, Iano et Benetel

Comme c’est le cas pour de nombreux patronymes de Borso, des surnoms ont été donnés au fil du temps aux différentes familles Vedovotto, afin de les différencier. Quelques branches ont ainsi émergé, dont les prêtres se sont parfois fait l’écho jusque dans les registres paroissiaux :

  • Celle des Paesan, descendants de Bernardino de Cogno, fils de Benedetto :
    2 avril 1875 Baptême de “Vedovotto Maria q. Giovanni paesan”
  • Celle des Benetel, sous-branche des “Paesan” qui concerne (entre autres ?) Giovanni Vedovotto, mon aïeul, et ses descendants, donc mon grand-père Sebastiano, mon père ou moi :
    7 juin 1890 Inhumation de “Vedovoto Secondo di Giovanni Benetel”
  • Celle des Iano, descendants d’Antonio de Cogno, fils de Benedetto et frère de Bernardino. Ce surnom est parfois écrit Giano ou Jano :
    8 janvier 1889 Inhumation de “Vedovoto Giambattista figlio di Luigi Giano”