mes ancêtres

Le généalogiste et les yeux de la foi…

Au fil des années, tous les généalogistes s’habituent à lire des pages de registres dont certaines peuvent être bien mal écrites. Beaucoup de prêtres ne tenaient les registres que pour leur usage, puisque eux seuls étaient chargés de consulter ces registres pour fournir un certificat ou trouver une éventuelle trace de consanguinité au moment d’une publication de mariage. Ils ne se doutaient pas que tant de passionnés chercheraient des siècles plus tard à comprendre ce qu’ils avaient écrit. Mais au rang des outils du généalogiste, les yeux de la foi peuvent se révéler bien utiles.

1642
Vous lisez “Vedovotto” ?

Sur ma route généalogique, c’est le père Giuseppe Celij qui m’a donné le plus de fil à retordre. Il a été prêtre de Borso durant de longues années au XVIIe siècle et j’ai dû me familiariser avec son écriture pour le moins difficile à déchiffrer, et avec les multiples abréviations des noms et prénoms dont il a émaillé les registres.
Mon premier contact avec lui date du tout début de mes recherches et relève du choc, lorsque, grâce à l’œil exercé d’un habitué de sa graphie, j’ai découvert que les lettres étranges présentées ci-contre, qu’il a écrites en 1642, ne représentaient rien de moins que sa façon très personnelle d’écrire mon patronyme.

J’ai néanmoins fini par me familiariser avec son écriture, au point de trouver hier un réel intérêt dans ces pattes de mouches à peine visibles :

Salvalagio Antonio batt_1630
Un regard attentif et les yeux de la foi m’ont aidé à y lire ceci :

adi 30 ditto
Anton figlo di Batta Salvao e Madallena
sua moglie e statto batto + me P Iseppo
pco coma. Catna Faureta naq adi 29

soit, si je n’ai pas fait d’erreur :
le 30 du mois précité (le mois d’août 1630)
Antonio fils de Batta (abréviation de Battista) Salvalaggio et de Madallena
son épouse a été baptisé par moi, père Iseppo (forme ancienne et locale de Giuseppe)
curé la marraine est Catarina Faureta (forme féminisée d’un patronyme typique de la paroisse, qui signifie que l’époux de Catarina appartient à la famille Faureto), il est né le 29.

Cet Antonio Salvalaggio est l’un de mes aïeux, le sosa n°798 de mon père. Je vous l’accorde, je ne suis pas partie dans ce registre au hasard, puisque je cherchais le baptême d’un certain Antonio Salvalaggio fils de Battista, né entre 1630 et 1642. Mais je sais également qu’à mes débuts en généalogie j’aurais été incapable de comprendre l’importance qu’ont pour mon arbre ces traits délavés…

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