mes ancêtres,  Veneto

A comme Angarano et Sant'Ambrogio di Fiera

Angarano, église de la Santissima Trinità
Angarano, église de la Santissima Trinità [Bassanoinline]

Angarano est aujourd’hui un quartier de la ville de Bassano del Grappa, mais ce bourg situé sur la rive droite du Brenta, au débouché du ponte degli alpini, possède une identité historique propre et fut même à certaines époques une commune indépendante. Le quartier porte le nom de la famille qui régnait sur ce fief et dont la résidence, la Villa Angarano, a été édifiée à partir de 1556 sur des plans commandés par le comte Giacomo Angarano à son ami Andrea Palladio. L’essor économique et culturel de la zone durant la période de rattachement à la République de Venise (1404-1797) permit à certaines familles de gagner les rangs des riches notables.

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Angarano, église de la Santissima Trinità
Angarano, église de la Santissima Trinità

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Angarano, église de la Santissima Trinità
Angarano, église de la Santissima Trinità


C’est le cas pour la famille dont le patronyme a été écrit Degli Ugolini, Golini, Gulin, Gulino, Golin, Gollin… et qui a prospéré grâce à l’artisanat de la laine. D’après Franco Signori*, la famille Golin a été l’une des dernières à marquer l’intense activité lainière à Bassano et dans la pedemontana du Grappa, en particulier dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Il écrit : “En 1766, Paolo Golin faisait encore travailler vingt métiers de haute lisse à destination de l’étranger et trente de basse lisse pour le Tyrol, à Bassano et à Crespano, qui employaient 2174 personnes.” A Angarano subsiste aujourd’hui une rue nommée via Gollini.
Les membres de la famille Golin se sont dispersé au cours des siècles dans les communes environnant Angarano. Selon l’historien G. Farronato** ils sont ainsi à l’origine des familles Golin/Gollin de Borso. Le patronyme, sous différentes orthographes, est en effet mentionné dès le début des registres paroissiaux de Borso, à la fin du XVIe siècle.

A ce stade de mes dépouillement de la paroisse de Borso, j’ai reconstitué plusieurs liens entre mon père et des membres de la famille Gollin :

  • Trois liens (par ma grand-mère) avec le couple formé par Zuane (Giovanni) GULIN, fils de Bastiano, °ca 1577, +16/02/1625 à Borso (SOSAs n° 3600, 6648 et 7736 de mon père), et Zuana (Giovanna), °ca 1578, +08/07/1622 à Borso (SOSAs n° 3601, 6649 et 7737 de mon père)
  • Deux liens (un par ma grand-mère, un par mon grand-père) avec le couple formé par Bastian GULIN, fils de Bernardo, °ca 1584, +10/08/1666 à Borso (SOSAs n° 1072 et 1792 de mon père) et Antonia °ca 1586, +19/03/1670 à Borso (SOSAs n° 1073 et 1793 de mon père)
Ascendance Gollin
Tableau montrant l’ascendance “Gollin” de mon père.
(Cliquer sur l’image pour l’ouvrir en plus grand)

Cette ascendance s’arrête à ce que permettent de faire les registres paroissiaux de Borso. Mais il n’est pas impossible que des liens familiaux rattachent Zuane Gulin, fils de Bastiano, et Bastian Gulin, fils de Bernardo. J’ai trouvé peu d’actes au nom de la famille Gollin dans les registres les plus anciens de Borso, et notablement moins que pour des familles pour lesquelles les archives notariales montrent qu’elles étaient ancrées à Borso bien avant la fin du XVIe siècle (Bonato, Ziliotto, Zago…). Ceci semble montrer qu’il y avait très peu de Gollin à Borso à la fin du XVIe siècle et pourrait conforter l’hypothèse selon laquelle des liens familiaux existeraient entre les premiers représentants de cette famille mentionnés dans les registres paroissiaux.

* Storia di Bassano, Comitato per la Storia di Bassano, 1980. Tipografia S. Giuseppe G. Rumor s.r.l., Vicenza, 1989.
** Conférence sur les patronymes de Borso, Mairie de Borso, septembre 2010.


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Sant’Ambrogio di Fiera, église de sant’Ambrogio. Le clocher de l’église d’origine a été détruit au XIVe siècle sur les ordres de Francesco da Carrara, pour que ses pierres soient utilisées afin de bâtir une tour défensive destinée à empêcher les Vénitiens de conquérir la “terra ferma”. [Vicariato di Santa Maria del Rovere]

Sant’Ambrogio di Fiera est situé dans les faubourgs est de Treviso, sur la rive droite du Sile, où se trouvait un port fluvial duquel on pouvait naviguer vers Venise. Ce bourg tire son nom de la fiera (foire) de San Luca, qui a lieu chaque année depuis 1317 sur le pré de foire jouxtant l’église Sant’Ambrogio. Le recensement de 1766 montre l’importance du fleuve Sile dans les activités de la zone, qui était très industrieuse : huit moulins, trois papeteries, huit métiers à tisser, un fouloir.

Mon ancêtre Giovanni Mogno épouse Domenica Dalle Fratte à Borso le 6 septembre 1745. L’acte de mariage précise que l’époux est natif de Sant’Ambrogio et qu’il vit à Borso depuis 9 ans. Selon l’âge indiqué sur son acte de décès, il y est né vers 1713. Il est donc arrivé à Borso vers 1736, à l’âge de 23 ans environ. Je m’interroge sur les raisons qui l’ont amené à quitter les faubourgs de Treviso pour gagner la pedemontana. Je doute que ce soit pour se marier. Neuf ans s’étant écoulés entre son arrivée et son mariage, je pense plus probable qu’il n’ait fait la connaissance de Domenica qu’une fois installé à Borso. Peut-être alors exerçait-il un métier particulier ? Sur certains actes est indiqué son surnom : “Frutiger”. La recherche de l’étymologie de ce surnom pourrait-elle me donner des indices ?
En latin :
frutex signifie arbrisseau, rejeton, branchage
fructus signifie fruit
En vénitien :
frutàr, frutuàr signifie fructifier

Des neuf enfants de Giovanni Mogno et Domenica Dalle Fratte, seule mon aïeule Maria atteindra l’âge adulte et aura une descendance (Vedovotto). La présence du patronyme Mogno dans la commune de Borso et dans ses registres paroissiaux sera donc très brève.

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6 commenti

    • venarbol

      J’ai un peu tâtonné pour trouver un site me permettant de faire facilement des cartes que je peux enrichir chaque jour d’un nouveau point sans tout recommencer. Et finalement, j’ai trouvé qu’avec Mapbox c’est assez simple.

  • Monique F.

    “Frutiger” et les étymologies qui s’y rattachent m’évoquent irrésistiblement le “fruitier” et la “fruitière” de notre Savoie. Rien à voir avec les pommes et autres poires, mais avec le fromage, fruit du lait de plusieurs fermes, rassemblé dans des “fruitières”, sortes de coopératives, où il est traité collectivement dans des installations de plus grande capacité.
    Ainsi le reblochon “fermier” est celui des troupeaux individuels des fermes de son pays de naissance, (étiquette verte) fabriqué deux fois par jour après chaque traite, et le reblochon “fruitier” ou laitier(étiquette rouge)est fabriqué une fois par jour avec le lait collecté des deux traites effectuées dans les fermes de la zone AOP.
    Quel fromage, grand gabarit, était fabriqué en Vénétie ?

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